Lait : le collectif Lactalis demande réparation pour le préjudice subi

8 octobre 2025 | Publié par FDSEA 49 - JA 49

Il y a un an le premier groupe laitier français, Lactalis, annonçait mettre fin au contrat de 290 producteurs dans l’Est de la France et les Pays de la Loire. « Ce triste anniversaire reste un avertissement. Quand le numéro un mondial préfère importer ou signer de nouveaux contrats sur la même zone plutôt que soutenir ses éleveurs, c’est toute la souveraineté alimentaire et l’économie des territoires qui vacillent. Aujourd’hui, l’heure est aussi à la réparation financière des traumas et des préjudices subis : c’est la mission du « collectif Lactalis » fermement soutenu par les OP et le syndicalisme. Lactalis doit comprendre que les éleveurs ne sont pas des consommables. » affirme Stéphane Joandel, secrétaire général de la FNPL.

Un préjudice financier mais aussi moral

En effet, cette décision n’a pas été sans conséquence pour les femmes et les hommes concernés. Il y a eu des conséquences financières au changement de laiterie : l’achat d’un tank, les contraintes d’un nouveau cahier des charges, le temps passé en réunions pour rencontrer et choisir un repreneur. Mais il y a surtout eu des conséquences psychologiques. Ces producteurs de lait témoignent qu’ils avaient confiance en Lactalis, un groupe mondial, « en bonne santé financière en comparaison de nos exploitations souvent fragiles » précise l’un d’eux. Certaines exploitations étaient collectées par Lactalis depuis plusieurs générations. Les sentiments d’abandon et de perte de confiance sont fréquemment cités. Il y a également l’angoisse du chef d’exploitation de ne pas pouvoir envisager l’avenir de son entreprise : comment prévoir des travaux, l’emploi d’un salarié ou même l’agrandissement d’une famille, quand sa principale source de revenu n’est plus garantie ? Les agriculteurs rappellent également que cette annonce est survenue à l’automne 2024 dans un moment déjà compliqué avec des récoltes difficiles. Le principal objectif de la démarche est de rappeler que les contrats ont une valeur, et que derrière un volume de lait, il y a des individus et des familles. Les demandes sont faites, les éleveurs attendent désormais une réponse du géant du lait.