Bio : Moins de fermes en Maine-et-Loire

17 octobre 2025 | Publié par FDSEA 49 - JA 49

La commission biologique de la Chambre d’agriculture s’est réunie le 15 octobre pour échanger sur la conjoncture des filières en Maine-et-Loire.

Après plusieurs années de forte croissance, depuis 2022 et la crise de l’agriculture biologique, les chiffres montrent un ralentissement du développement du bio mais l’année 2024 marque le pas. Pour la première fois dans le département, le solde entre les entrants et les sortants de l’agriculture biologique est négatif avec 1 239 fermes soit 16 de moins qu’en 2023. Du côté des surfaces, la baisse avoisine les 2% dans la tendance nationale, ce qui porte la part des surfaces en agriculture biologique à 13,2%. Les organismes certificateurs présents confirment cette tendance et précisent que ces chiffres masquent les déconversions partielles en élevage et que le nombre d’arrêt risque d’être plus important au 1er semestre 2025.

De nouvelles fermes bio orientées en végétal

L’installation reste le moteur du développement du nombre de fermes bio dans le département. Depuis 2018, la dynamique est très majoritairement portée par les productions végétales notamment spécialisées. En 2024, sur les 49 nouvelles fermes en bio, seulement 9 avaient une orientation en production animale contre 17 en viticulture et 7 en maraîchage. Entre mai 2024 et mai 2025, les données de l’Agence bio dénombrent 58 arrêts en Maine-et-Loire dont la moitié via dé-certification. Il s’agit principalement d’exploitations certifiées dans les 7 dernières années et les productions de fruits et de grandes cultures semblent surreprésentées.

Une embellie sur les marchés à confirmer

Si dès 2024, une légère reprise des marchés est confirmée en magasins spécialisés et en vente directe, pour les grandes surfaces les chiffres du 1er semestre 2025 montrent une hausse de 1,4% en valeur. Cette embellie est à relativiser au vue de l’inflation sur un an. Les opérateurs commerciaux présents, quelques soient les filières, parlent plus de stabilisation du marché et reste prudent. Pour le moment la priorité est de réduire le déclassement ou selon les filières de réduire les vides chez les producteurs adhérents, pour redonner du prix et ainsi accroître le différentiel avec le conventionnel. Dans toutes les filières, l’objectif est de maintenir les exploitations actuellement engagées en bio mais pas d’augmenter leur nombre.

30 euros pour une dérogation

La multiplication des démarches administratives fait partie des raisons qui peuvent pousser les exploitations à cesser la certification biologique et la décision récente de l’INAO risque d’accroître ce mécontentement. En effet, à compter du 1er janvier 2026, certaines demandes de dérogations individuelles en agriculture biologique seront payantes à hauteur de 30 € HT. Il s’agit notamment des interventions relatives aux animaux (coupe de queue des ovins, ébourgeonnage…) mais aussi de la mixité en culture pérenne et de la réduction de la période de conversion de parcelles.  L’écornage ne figure pas dans cette liste, cette demande restera gratuite.

Pour plus de chiffres : https://www.agencebio.org/observatoire-de-la-production-bio-sur-votre-territoire/department/49/

Hélène PAUCET