Ralstonia solanacearum : les professionnels attendent des réponses
La FDSEA était présente le 17 octobre dernier à la réunion organisée par la DRAAF des Pays de la Loire à Durtal sur les conséquences de la présence de la bactérie Ralstonia solanacearum dans le Loir. Cette bactérie, inoffensive pour l’homme et les animaux, est redoutable pour les plantes de la famille des solanacées car elle se multiplie dans les tissus vasculaires qu’elle obstrue, provoquant alors un flétrissement du feuillage et un noircissement des tubercules. Les baisses de rendement et les pertes en conservation peuvent être très importantes.
Lutte obligatoire pour tous
Cette nuisibilité a conduit l’Europe à la classer organisme de quarantaine avec obligation de surveillance et de lutte. C’est sur cette base réglementaire que les services de l’Etat de la région ont pris un arrêté le 31 juillet dernier avec les restrictions ci-dessous qui concernent pour certaines, tous les irrigants qui prélèvent de l’eau du Loir :
- L’interdiction dans la région de tout prélèvement d’eau du Loir pour l’irrigation, la pulvérisation, la préparation de bouillie de traitements sur solanacées.
- L’interdiction de production en pleine terre de matériel de multiplication de solanacées pendant les 3 années suivant la dernière irrigation de ces terres avec de l’eau prélevée dans la zone contaminée du Loir (à l’exception de la production de semences, car non transmissible par les semences)
- L’obligation, quelle que soit la culture, de nettoyer la terre adhérente au matériel, avant chaque sortie d’une parcelle irriguée avec l’eau issue du tronçon du Loir contaminé,
ou à défaut avant entrée dans une autre parcelle ; - L’obligation de déclaration, avant le 15 avril de chaque année, de toute implantation en pleine terre de solanacées dans une parcelle ayant été irriguée au moins une fois avec l’eau du Loir depuis les 3 dernières années précédant cette implantation.
Quelles solutions ?
La DRAAF indique que la substitution des volumes prélevés directement dans le Loir par un forage dans la nappe d’accompagnement est à privilégier car elle permet de ne plus avoir la bactérie mais cela représente des coûts importants. Les horticulteurs souhaiteraient utiliser la désinfection de l’eau par le peroxyde d’hydrogène (H2O2) pour réduire les coûts engendrés. La DRAAF doit expertiser cette solution.
Les services de l’Etat tentent de rassurer en indiquant qu’ils mettent tous les moyens en œuvre pour simplifier les démarches et trouver des sources de financement. Pour le moment sans vraiment de résultat du côté du financement car le FMSE (Fond de mutualisation sanitaire et environnemental) n’indemnise que les pertes de récolte pas les moyens de les éviter et au vu des discussions budgétaires, une enveloppe spécifique sur le sujet n’est pas d’actualité.
